Intelligence artificielle: derrière le ramdam, un argumentaire d’investissement

Technology
15.05.2023 Temps de lecture: 5 minute(s)
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Depuis des mois, elle fait les gros titres, et pas seulement dans le secteur des technologies: l’intelligence artificielle (IA). Des programmes comme ChatGPT ont atteint un nombre record d’utilisateurs en quelques semaines à peine. Même si pour certains, leur popularité n’est que battage médiatique, une chose est sûre: le potentiel de l’IA est immense pour l’industrie et bien d’autres pans de l’économie. Pour les investisseurs, c’est le bon moment d’aller au-delà des gros titres et de découvrir les opportunités d’investissement liées à l’univers de l’IA.

  

Ces derniers mois, des décideurs issus de toutes sortes de secteurs économiques n’ont eu de cesse de souligner le potentiel de l’IA dans leurs rapports d’activités, et d’annoncer des investissements considérables. Certes, des critiques s’élèvent: un collectif d’acteurs influents – parmi lesquels Elon Musk (fondateur de Tesla), Steve Wozniak (fondateur d'Apple) et des ingénieurs émérites d’Amazon, Google, Meta ou encore Microsoft – a publié une lettre ouverte appelant à une pause de six mois dans le développement des outils d’IA les plus performants. Mais: qu’est-ce que l’IA, au juste?

  

Un énorme succès pour «ChatGPT»

Temps nécessaire aux principaux services en ligne pour atteindre le million d’utilisateurs

L’engouement est réel: la croissance de la plateforme d’IA ChatGPT est l’une des plus rapides de l’histoire d’internet.

Source: Vontobel 2023, élaboration par elle-même à partir des données de Business Insider et LinkedIn agrégées par Statista

  

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle?

Pour simplifier, l’IA reproduit l’intelligence humaine, grâce à des ordinateurs parfois combinés avec d’autres machines. Leurs algorithmes peuvent être basés sur des modèles statistiques et des réseaux de neurones artificiels et peuvent, par exemple, aider à la prise de décisions ou résoudre des problèmes complexes. L’IA joue également un rôle majeur dans le traitement de quantités massives de données.

Depuis un certain temps déjà, la technologie de l’IA permet aux moteurs de recherche internet (comme Google) d’affiner les résultats des recherches. Elle contribue également au succès commercial de nombreuses plateformes et réseaux (Amazon, Facebook) en rendant les publicités toujours plus individualisées et pertinentes. La reconnaissance vocale et faciale améliore l’expérience client, mais aussi la sécurité informatique (Apple). Et les logiciels de traduction sophistiqués (DeepL) facilitent depuis longtemps le travail des «col-blancs».

  

Le dernier cri: l’IA «générative»

Maintenant que des applications comme ChatGPT sont accessibles au grand public, un nouveau niveau d’intelligence artificielle domine l’arène: l’IA dite générative. Jusqu’à récemment, l’apprentissage automatique se limitait essentiellement aux modèles prédictifs et à l’analyse de modèles récurrents. Or la particularité de l’IA générative est de pouvoir créer, de façon autonome, une vaste gamme de nouveaux contenus à partir de la lecture de données existantes. Il peut s’agir de contenus graphiques, textuels, audio ou vidéo ou encore de modèles en 3D.

Ce faisant, l’IA générative parvient à faire tomber les barrières communicationnelles entre l’humain et la machine. ChatGPT permet à ses utilisateurs de générer, à partir de saisies de textes (comme pour les chatbots que l’on connaît), des informations linguistiquement conformes. Ce programme peut rédiger des textes longs dans toutes sortes de styles, produire du code informatique, expliquer des notions complexes, résumer des textes et répondre à des questions anecdotiques – toutes des tâches dont ses versions précédentes étaient incapables. À cela s’ajoute que ce logiciel ne cesse de se perfectionner, de manière autonome. L’abondance et la variété des données qui affinent en permanence de tels systèmes algorithmiques soulèvent la question de savoir en quoi les entreprises peuvent tirer profit de l'IA.

 

  

L'IA, quel potentiel pour les entreprises?

Si pour le moment, une poignée de logiciels bien connus monopolisent l’attention, les applications de l’IA en dehors du secteur technologique devraient se multiplier. Un exemple: le secteur de la santé. Dans ce domaine, l’intelligence artificielle pourrait servir, entre autres, à établir des diagnostics ou des plans de traitement personnalisés, ou à développer et tester de nouveaux médicaments. Les services de télémédecine de type chatbot pourraient faciliter l'accès aux conseils médicaux. Et l’IA pourrait rendre l’administration plus efficace en traitant plus rapidement les dossiers médicaux.

Dans la fabrication industrielle, l’automatisation par la robotique devrait faire des pas de géant, avec l’introduction de machines fonctionnant en autonomie et capables de se coordonner entre elles. Dans l’industrie automobile et les transports, la combinaison de la vision par ordinateur, de la reconnaissance d’images et de l’IA générative est indispensable à la conduite autonome. Dans le domaine de l’éducation, si l’IA soulage les enseignants de la correction des examens, ceux-ci pourraient consacrer plus de temps aux besoins individuels des élèves.

La généralisation de l’IA a également une dimension géopolitique.

 

  

L’IA au secours de l’«onshoring»

Les arguments en faveur de la production «onshore» et «nearshore» – c’est-à-dire la relocalisation, aussi appelée tendance à la slowbalisation – sont devenus de plus en plus pressants pour de nombreuses entreprises, en particulier durant la pandémie. Les tensions géopolitiques entre l’Occident et la Chine se sont envenimées, et la nécessité d’agir sur les questions climatiques et environnementales est plus urgente que jamais. À cela s’ajoute la guerre en Ukraine. L’accumulation de ces crises a rendu douloureusement perceptibles les inconvénients des longues chaînes d’approvisionnement internationales.

Ce qui, jusqu’à présent, freinait les efforts de relocalisation dans un contexte politique stable était le coût. Bien que les salaires augmentent en Asie, et en particulier en Chine, les coûts globaux de fabrication y sont inférieurs aux coûts en Occident. Aussi, jusqu’à présent, rapprocher physiquement les tâches de production était une opération perdante. Et c’est ici que l’IA pourrait changer la donne: à mesure que diminuent les coûts de mise en œuvre et de maintenance des applications d’IA dans l’automatisation, les entreprises pourraient être plus enclines à effectuer de tels réagencements géographiques.

  

Trois groupes d’entreprises fortement concernés

Nous avons identifié trois groupes d’entreprises propices à l’utilisation de l’IA ou susceptibles d’en tirer un profit substantiel.

Le premier groupe comprend les «core enablers», c’est-à-dire les entreprises nécessaires à la diffusion de l’IA, ou qui offrent des services radicalement novateurs dans ce domaine. Il s’agit notamment des fabricants de microprocesseurs et semiconducteurs tels que Nvidia, ainsi que des opérateurs de télécommunications. Microsoft, en tant que «fournisseur» de ChatGPT, en fait également partie.

Le deuxième groupe est celui des «disrupteurs». Ceux-ci utilisent l’IA pour transformer les modèles d’affaires conventionnels ou pour en créer de nouveaux. Un exemple est Amazon, qui a révolutionné la vente au détail avec sa plateforme en ligne, qui utilise largement la publicité individualisée à l’aide de l’IA.

Le troisième groupe comprend les entreprises susceptibles de bénéficier de la généralisation de l’IA, l’utilisant pour développer leurs produits ou leur cœur de métier (c’est la «Core Business Leveraging AI»). On pense notamment à Meta, la société mère de Facebook, ou au groupe pharmaceutique Moderna, qui développe des médicaments avec l’aide de l’IA.

  

La révolution est en marche – et l’investissement suit

Les entreprises, comme les investisseurs, sont nombreuses à avoir reconnu le potentiel de l’IA; aussi, les investissements dans ce domaine ont augmenté en flèche ces dernières années. Selon le cabinet de conseil IDC, les dépenses mondiales en IA devraient atteindre 154 milliards d’USD en 2023, contre 24 milliards en 2018. Selon un rapport de Deloitte publié en 2021, la valeur économique mondiale de l’IA atteindra 13 000 milliards d’USD d’ici 2030. Accenture, une autre société de conseil, situe ce chiffre à 16 000 milliards d’USD, avec à la clé une augmentation de 26% de la productivité et une réduction de 40% des coûts de production.

L’évolution actuelle repose donc sur une vaste assise, et devrait ouvrir une multitude d’opportunités aux investisseurs.  

Vontobel propose déjà des solutions intéressantes pour profiter de l’expansion de l’intelligence artificielle, que ce soit dans des secteurs précis ou tout au long des chaînes de création de valeur. N’hésitez pas à contacter nos spécialistes pour en savoir plus sur ces opportunités d’investissement.

  

 

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